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Les Lubies de Noryane
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15 juillet 2010

Cinq matins de trop de Kenneth Cook

L'histoire : John Grant est instituteur au fin fond du désert australien. Il s'apprête à rentrer à Sydney pour les vacances scolaires, sa paye en poche. Mais avant Sydney, il fait un arrêt à Yabba. A Yabba, il voulait juste manger. Mais rapidement il se trouve complètement ivre, sans trop savoir comment. Et après l'alcool, vient l'ivresse du Jeu. Un jeu simpliste de pile ou face mais dans lequel il voit une chance de ne pas avoir à repartir pour une année scolaire de plus dans ce désert. Bien sûr il perd tout. Et il se laisse alors embarquer dans la plus cauchemardesque des aventures. De beuverie en beuverie, le jeune homme se laisse entrainer et perd complètement pied, incapable de la moindre décision. Ces rencontres vont le mener de plus en plus loin jusqu'à une violence sans raison lors d'une chasse aux kangourous. Une descente aux enfers en quelques jours, une chute difficile à arrêter.

Verdict : je ne connaissais bien sûr pas l'auteur de ce livre qui est pourtant célèbre en Australie.
Grant est un jeune homme normal, banal qui pourrait être n'importe qui. Il est instituteur mais il n'aime pas son affectation, loin de chez lui, très loin et sa paye ne lui permet pas de revenir aussi souvent qu'il le voudrait. Quand enfin les vacances arrivent, il part avec toute sa paye. Mais cette petite ville surnommée Yabba pour faire court est étrange. L'occupation principale est de boire, boire et boire; et les rencontres que fait John vont l'enfoncer rapidement dans la boisson. Car là bas, refuser de boire est aussi devenir un ennemi; peu importe l'argent, le travail, l'amitié, seul importe l'alcool. Et cet abus rapide, inconsidéré entraîne chez le anti-héros une perte totalr de contrôle non seulement de ses actes mais aussi de sa raison.
Un passage assez difficile est la chasse aux kangourous. Car on devine que si cette violence est habituelle chez les compagnons de John, elle parait presque naturelle au jeune homme qui participe activement à cette effroyable tuerie.La question est bien sur de savoir si une étincelle de raison va voir le jour et s'il va renoncer à cette folie qui pourtant parait inéductable.
L'auteur a une écriture fluide et le roman court se lit assez vite. On ne peut pas le qualifier de thriller cependant. Le rythme accompagne John dans ses frasques. J'ai trouvé le livre interessant car malgré une certaine horreur qui se dégage des actes de John, je me suis demandée si une perte de conscience aussi rapide était possible. Le jeune homme se  met très vite en retrait et devient spectateur de sa propre vie, ne prenant plus aucune décision et laissant les autres l'entraîner. Pourtant il sait qu'il doit réagir mais rien ne se passe; il est tellement plus simple de se laisser mener.
J'ai eu envie de lui hurler après, de lui mettre un bon coup de pied au c...parce que j'ai du mal avec les gens qui laissent les autres décider pour eux bien que je comprenne que cela évite de devoir se pencher sur son cas, faire des efforts pour s'en sortir. Mais j'étais aussi très curieuse de savoir comment cela allait se finir, s'il allait pouvoir sortir de cette spirale infernale ou pas. On peut ressentir beaucoup de choses en lisant ce roman, du dégout, de l'interet, de l'incompréhension, voir de la compassion. Personnellement c'était de l'interêt, mais je pense qu'il ne peut laisser indifférent et j'ai passer un bon moment sur cette vision de la nature humaine dans un de ses côtés noirs, lecture que j'ai prolongé après par une réflexion sur cette descente aux enfers.
Je remercie le livre de poche sur cette lecture que j'ai bien aimé.

PS : je ne peux pas mettre l'image pour le moment , je le ferai dès que ce sera possible.

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Commentaires
D
Bonjour, j'ai dit tout le bien que je pensais de ce roman le 10/04/10. Après ses nouvelles, je voulais découvrir ses romans. Je n'ai pas été déçue par celui-ci. C'est très noir mais j'aime beaucoup. Bonne fin d'après-midi.
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Les Lubies de Noryane
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