Les belles choses que porte le ciel de Dinaw Mengestu

L'histoire : 3 exilés venant de différents pays africains se sont retrouvés à Washington et sont devenus amis. Tous trois ont choisi des voies différentes et des destins différents; mais ils sont amis et se retrouvent toutes les semaines pour parler, passer un moment. Stéphanos a choisi d'ouvrir une épicerie dans un petit quartier pauvre, Kenneth est devenu ingénieur et Joseph est serveur dans un grand restaurant. Leur vie est bien tranquille jusqu'au jour où Judith, jeune femme blanche et sa fille Naomie, métisse viennent s'installer à côté de chez lui. Pour Stéphanos c'est un grand changement; l'intrusion de ces deux femmes change sa vie. Mais aussi celle de son quartier qui devient brusquement la proie du changement, des expulsions pour faire place à un nouveau quartier en vogue.

Verdict : ces 3 hommes sont arrivés aux USA en attente...en attente d'un hypothétique retour dans leur pays, en attente d'une vie meilleure, en attente....une attente qui se transforme en années. Une nostalgie à la fois teintée de mélancolie mais aussi de réalisme sur leur continent d'origine est au coeur de leur conversation. Ce qu'ils ont laissé là-bas, ce qui se passe, les comparaisons entre leur nouveau pays et l'ancien, celui du coeur font leur quotidien. Parfois des regrets, parfois pas. Le narrateur Stéphanos a coupé avec les autres émigrants de son pays pour ouvrir une petite épicerie dans un quartier pauvre où il vivote doucement. Les années passent sans lui apporter grand-chose. Il regarde les changements de ce quartier, les évolutions en spectateur passif.
L'arrivée de Judith va changer sa vie; sa fille Naomi remplit vite l'espace par sa présence quotidienne et il se surprend à rêver d'une relation avec sa mère. Mais outre cette relation, l'arrivée d'une jeune femme riche qui a beaucoup investi dans sa maison, détonne dans le quartier; c'est le signe d'un nouveau changement. Le quartier va subir l'arrivée de nouveux habitants, plus riches et perdre donc les plus pauvres, expulsés après des augmentations excessives de loyer. Stéphanos reste toujours le spectateur du changement. La brève apparition de ces deux femmes ne change finalement pas grand chose à sa vie, qu'un peu d'espoir décu.
Je crois que je suis passée à côté de ce livre que j'ai trouvé tout en longueur; certes la condition de déraciné est remarquablement bien retracée; ces hommes sont entre deux mondes; l'ancien qu'ils ne retrouveront jamais et le nouveau qu'ils subissent plus qu'autre chose. Le rêve américain vu par ces 3 Africains ne laisse guère d'illusions.
Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages; peut être qu'au fond j'aurais aimé un peu plus de profondeur.
Ce roman reste cependant d'une très grande sensibilité et j'ai aimé leur vision respective de leur pays d'origine et des évènements qui se passent sur le continent africain, le personnage secondaire de l'oncle aussi m'a touchée. Mais je suis très loin d'un coup de coeur et j'ai été parfois à la limite de l'ennui.
Livre lu dans le cadre du Prix des lecteurs.

Comments

[Stephie]

Je te rejoins à 100% : de beaux passages mais de grosses lenteurs parfois.
PS : je suis en vacances et vais bientôt attaquer Guenassia du coup ;)